Téméraire, la sorcière ! par Morgane Roth

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Téméraire, la sorcière !

 Par Morgane Roth







 

 

 

 

Dans une forêt lointaine, une lueur brillait dans une maison biscornue qui prenait racine au milieu d’une prairie entourée d’un bois touffu. C’était la seule maison à la ronde. Et pour une sorcière à la recherche d’un nouveau logis, quoi de mieux ?

Gigi, dans sa robe noire et armée de gants verts à motifs de corbeaux violets, s’affairait à dépoussiérer les lieux. Une sorcière n’avait jamais rien contre quelques toiles d’araignée. C’était bien pratique contre les moustiques, mais alors toute cette poussière ! Non merci.

Dans la marmite qui avait déjà été remise en état, bouillait son repas du soir. Gigi était arrivée il y a quelques jours et c’était la première chose qu’elle avait nettoyé. Elle avait même déjà fait un petit stock de bois. Sa priorité était de reprendre le cours de ses préparations de potions magiques.

 

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Au même moment, dehors, dans la nuit profonde et noire, deux valises écrasèrent l’herbe fraîche de la prairie.

« Mais punaise, il y a de la lumière à l’intérieur et de la fumée qui sort de la cheminée. Il y a de nouveau quelqu’un qui s’est installé dans ma maison. Moi qui reviens de vacances, je dois directement me remettre au travail ! »

L’embêté reprit ses bagages et se dirigea vers sa propriété. Déterminé.

« Ils ne peuvent donc pas comprendre une bonne fois pour toute ?! Cette maison n’est pas A-BAN-DO-NNÉE, elle est HA-BI-TÉE ! »

 

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En plein jonglage avec les casseroles bientôt toutes brillantes, Gigi crut entendre un bruit. Elle stoppa son activité et tendit l’oreille. Jeta ensuite un coup d’œil par la fenêtre. La nuit était si noire qu’on n’y voyait rien. Ça devait être le brame d’un cerf, rien de plus, se dit-elle avant de reprendre son boucan.

Plus tard, après avoir englouti son délicieux petit mijoté, Gigi monta enfiler sa chemise de nuit et se mit dans les draps bien douillets de la chambre qu’elle avait réaménagée à son goût.

Une fois bien installée, la sorcière retira son chapeau pointu de sa tête et le posa sur la table de chevet puis attrapa sa lecture et se mit à lire dans la tranquillité de la nuit…

Jusqu’à ce Hiaaaiiinnnnnn. Un grincement bien sonore qui provenait du rez-de-chaussée et qui effraya la lectrice.

« Mince, est-ce que j’ai oublié de fermer une fenêtre pour qu’il y ait un courant d’air pareil ? »

Son chapeau pointu revissé sur le haut de son crâne, Gigi sortit de son lit. Elle prit soin de prendre le bougeoir à main sur la petite table à côté de la porte et d’y passer son doigt dans l’anneau.

Dans la cage d’escalier qui menait au rez-de-chaussée, elle se fit surprendre par un grand courant d’air qui éteignit la bougie. Elle se figea dans le noir avant de retourner à tâtons dans la chambre pour rallumer la bougie avec celle de son chevet. Elle repartit en protégeant la flamme.

En bas de l’escalier, elle se retrouva face à l’entrée. La porte était grande ouverte. Dehors, elle ne pouvait distinguer que les marches qui menaient normalement au petit chemin devant la maison, mais l’absence de lune et les nuages faisaient que celles-ci conduisaient à du noir, à une nuit impénétrable.

Pourtant elle était fermée cette porte quand je suis montée. Il va falloir que je change la poignée. Le loquet doit être cassé.

Elle s’avança tranquillement vers la porte quand un cri de loup se fit entendre. Hop, elle accéléra d’un coup et referma l’entrée aussi vite que possible. Appuya plusieurs fois sur la poignée pour tester la fermeture. Puis cala une chaise sur la porte pour être certaine que celle-ci resterait bien fermée. Gigi souffla pour évacuer sa petite frayeur et reprit la direction du lit.

Chapeau sur le chevet, livre en main, elle reprit sa lecture accompagnée du doux bruit du vent dans les feuilles des arbres juste à côté de la fenêtre. L’histoire qu’elle dévorait l’emportait déjà loin quand des pas rapides résonnèrent. Le son semblait provenir des poutres au plafond.

« Et maintenant une fouine au grenier ! »

Gigi se tortilla et tendit son bras le plus qu’elle le pouvait pour atteindre sa malle sans devoir se lever de son nid douillet. Elle en sortit un linge qu’elle passa derrière sa nuque et qu’elle referma en un nœud à boucle au-dessus de son front. Elle ajusta le tissu pour qu’il couvre ses oreilles et se replongea dans son roman.

« Ah ! La quête de ses personnages est si prenante ! »

Seulement, elle ne fut pas prise très longtemps et sa sérénité fut interrompue par une énorme cacophonie de métal qui traversa les couches du tissu qui protégeait les esgourdes de la sorcière. Celle-ci sauta dans ses chaussons, se chapeauta par-dessus son bandeau à nœud – elle n’avait pas fière allure – puis dévala les escaliers.

Marmites, fait-tout et ustensiles de cuisine jonchaient le sol.

« Non mais dans cette région, les fouines mettent le bazar dans la cuisine ! Incroyable ! Tant pis, je rangerai ça demain. »

De retour dans son lit, elle espérait enfin pouvoir lire en paix.

Quelques minutes de silence annoncèrent enfin un Hoooouuuuuu, hooouuuuuu, houhouuuuuuuuu.

« Oh crotte, c’est un fantôme alors… »

Elle qui pensait avoir trouvé un bon endroit pour vivre. Seulement, les fantômes, c’est embêtant, ils veulent toujours vous faire partir.

Bon, au lever, elle allait devoir retrouver la formule magique pour renvoyer le spectre. Plus tôt il ne serait plus là, plus tôt elle dormirait sur ses deux oreilles dans sa maison.

 

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À travers les minuscules fentes des lattes du grenier, le fantôme observa la sorcière. Celle-ci n’avait décidément peur de rien. Il allait devoir tenir sur la durée pour qu’elle décide de quitter les lieux.

Il vit que la sorcière ouvrit un petit coffre sur sa table de chevet, il en émana une lueur dorée. Tiens, c’est marrant un coffre qui fait de la lumière. Le fantôme était très curieux et avait bien envie d’aller voir ce qui était à l'origine cette lueur, mais il avait bien trop peur de la sorcière.

L’invitée non désirée passa ensuite sa couverture au-dessus de sa tête. Elle avait visiblement jeté l’éponge avec son roman.

Le fantôme était lui aussi extenué après le long voyage qu’il venait de faire pour rentrer de ses vacances. Il alla reprendre des forces en lisant un bon livre, allongé sur le canapé. La nuit prochaine, il lui faudrait redoubler d’effort et d’ingéniosité pour effrayer la sorcière. Et si la peur ne suffisait pas, il allait devoir simplement bien l’embêter.

 

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Le lendemain, après avoir rangé la cuisine, la sorcière fit ses recherches pour retrouver la formule magique contre les fantômes. Une fois trouvée, elle l’écrivit sur le bout de papier qui contenait les ingrédients de potions qu’elle avait prévu d’aller chercher aujourd’hui en forêt. Elle prendrait soin de réciter la formule en boucle pour l’apprendre par cœur pendant sa cueillette.

 

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Le soir venu, elle dîna bien tôt pendant qu’il faisait encore jour. Elle n’avait pas envie de se faire importuner par le fantôme pendant son repas.

La vaisselle faite et la tisane sirotée, elle n’avait pas traîné pour aller se coucher. Quand elle ouvrit son livre à l’endroit où était le marque-page, il était enfin l'heure où elle pouvait voir la nuit à travers sa fenêtre. Elle se mit à lire. Ses yeux déchiffraient les mots sur la page mais son cerveau ne les imprimait pas. Gigi surveillait les petits bruits de la maison.

Un craquement dans la charpente, un oiseau qui s’envola et fit vibrer la branche et ses feuilles près de la fenêtre de la chambre de la sorcière. Le hululement d’une chouette. Du bois qui claqua dans le plancher. Rien de bien fantomatique. Plutôt tardif comme spectre. Il doit sûrement être encore en train de dormir.

Elle se laissa aller à la lecture de son roman et se fit emporter par l’intrigue.

Plus tard, arriva enfin le moment qu’elle attendait ! Trois volets et une porte claquèrent à la suite. La sorcière réactiva son attention et en profita pour répéter la formule magique dans sa tête. Ce furent ensuite les placards de la cuisine qui claquèrent. Le fantôme démarra son chant Houhouuuuukrr krrr krrr. Apparemment, il avait encore la voix enrouée d’un réveil pas si lointain. Il reprit, Houuuuuhouuuuu. Gigi scanna mentalement la maison pour repérer d’où venait le son. La formule magique ne fonctionnait que si elle était incantée devant le concerné. Elle déposa son livre sur le matelas, roula sur elle-même, sortit son bras de la couette et longea le rebord du cadre pour mettre sa main sous le lit et attraper son balai qu’elle avait rangé là, exprès pour cette mission. La sorcière avait pensé à tout ! Le parquet grinçait beaucoup trop pour qu’elle prenne le risque de marcher et d’être repérée.

Elle se mit debout sur le matelas et enfourcha son balai. C’était la première fois qu’elle allait voler dans une maison. Ce n’était pas recommandé. Il y avait une grande probabilité de se prendre un mur ou un cadre de porte. Il fallait qu’elle vole le plus doucement possible. Ce n’était pas chose facile ! Avez-vous déjà essayé de rouler le plus lentement possible sur un vélo ?

Gigi se concentra pour décoller tranquillement, elle visa la porte et démarra. Dans l’encadrement, elle écarta les pieds pour s’appuyer contre le bois et s’arrêter un instant. Elle tendit l’oreille à nouveau pour confirmer la direction qu’elle emprunterait. Houuuuhouhouuuu. C’était le chemin aérien de la cage d’escalier qu’elle allait pratiquer.

En prenant le virage en épingle autour du pommeau de la rambarde, Gigi se cogna le pied. Elle retint un petit cri. Ce n’était pas le moment de tout gâcher. Une fois en face des marches, elle pencha le nez de son balai et viouuuu se retrouva aussitôt au rez-de-chaussée. À l’horizontale, il était difficile de rester lent sur un balai, mais alors penchée en avant, c’était presque impossible. Ou alors il fallait beaucoup d’entraînement, mais pour le peu que ça lui servirait, Gigi n’avait pas l’intention de perdre des heures à reproduire l’exercice.

Destination presque atteinte, elle mit le cap vers la pièce du fond quand un bruit, comme celui que fait un bâton de pluie quand on le retourne – mais en plus puissant – lui fit descendre les pieds au sol pour se stopper, stabilisée sur ses pointes de pieds, toujours assise sur son balai. Ah ! Le fantôme se trouvait dans le cellier. Et il y allait en avoir du rangement ! Le bruit semblait provenir des bocaux de graines et de céréales que l’embêteur était sûrement en train de vider sur le sol.

La sorcière se remit à califourchon pour repartir de plus belle, encore plus en colère. Devant la porte, elle atterrit sans un bruit. C’était la dernière chose qu’elle allait faire en douceur puisqu’après ça, elle attrapa la poignée de la porte et ouvrit cette dernière violemment, la baguette armée.

« Cala Nouv Fantomatus

— Stop ! Pitié ! Par pitié, ne faites pas ça ! cria le fantôme en se mettant en boule au lieu de traverser le mur du cellier pour atterrir dans une autre pièce, comme l’aurait fait tout fantôme doté d’un minimum de sang-froid. Je vous en supplie, continua-t-il d’implorer, je ne vous veux aucun mal !

— Ah bon, alors pourquoi êtes-vous en train de vider toutes mes réserves au sol ? »

Le trouble-fête continua de trembler tout blotti contre lui-même.

« Je voulais… Je voulais que… j’espérais que vous partiez de ma… ma maison.

— Votre maison ? Je crois que j’étais là avant vous, vous ne vous êtes pas manifesté les premiers jours.

— C’est parce que j’étais en vacances.

— Elle n’avait pas trop l’air habitée cette maison quand je suis arrivée, il y avait vraiment de la poussière partout et des toiles d'araignée dans tous les coins. »

Le fantôme leva un œil d’entre ses bras.

« J’aime la laisser dans son jus, ça fait un peu maison hantée, ça me rappelle mes premières années de fantôme et puis… ça en fait fuir plus d’un. Beaucoup de poussières, beaucoup de travaux de rénovation et quelques houhou servent en général à faire déguerpir les gens qui voudraient s’installer. Dans une maison toute belle et bien rangée, les personnes se donnent plus de mal pour me faire déguerpir, moi. A coups d’exorcistes, d’encens et tout un tas d’autres trucs. »

Gigi leva les yeux au ciel et décida de faire voile vers la cuisine, histoire de prendre une part de tarte après toute cette agitation.

Le fantôme constata le départ de la sorcière avec étonnement.

 

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Attablée, en train de déguster les derniers morceaux de son dessert, Gigi vit le fantôme entrer doucement dans la cuisine.

« Je vous dérange ? lui demanda-t-il.

— Alors maintenant, vous posez la question ? L’aurait p’tet fallu discuter plus tôt avant de mettre le bazar dans mes affaires.

— Pardon. Madame …?

— Gigi. Et vous ?

— Jan. »

Contre toute attente, il tira une chaise et s’assit ; il avait tout de même l’air de flotter. Gigi ne s’était jamais retrouvé à table avec un fantôme, alors elle découvrait.

« Comment faites-vous pour ne pas avoir peur, Gigi ?

— Peur ? De quoi ? De vous ? » demanda-t-elle, un sourcil en l’air.

Le fantôme haussa les épaules. Il venait quand même de se mettre en boule au moment où elle l’avait surpris.

« Je n’ai encore jamais eu affaire à quelqu’un d’aussi téméraire que vous, lui dit Jan. Personne ne va à la rencontre des fantômes. Mais je voulais dire… N’avez-vous pas peur de la nuit ? Moi j’ai tellement peur du jour, tout ce brouhaha de sons étranges. Je ne fais que de les guetter pendant que je cherche le sommeil. La journée, on se dirait dans un bocal, on ne distingue pas bien les sons, ils sont noyés dans les activités des paysans aux alentours, des oiseaux, des marcheurs. La nuit, les sons sont beaucoup plus distincts, bien mieux reconnaissables.

— Dites ça aux diurnes ! Plus d’un a peur de la nuit, lui répondit la sorcière.

— Et vous ? On dirait que vous n’avez pas peur.

— De nuit c’est comme de jour, sauf qu’il nuit. Y’a juste moins de lumière. Et une maison, ça gigote toujours un peu. Alors quand j’entends un son, je me dis que c’est la baraque qui se gratouille.

— Je ne sais pas comment vous faites. J’aimerais tellement être aussi serein que vous.

— C’est une question d’entraînement. Bon ! Si vous me laissez dormir cette nuit cher fantôme, demain matin, avant que vous alliez vous coucher, je veux bien vous montrer.

— Oh merci ! D’accord, je vais me faire discret cette nuit. »

 

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Ah que c’est bon d’être au lit quand on sait qu’on va passer une bonne nuit, se dit Gigi après avoir lu quelques pages de son livre de chevet et en se blottissant dans ses draps pour s’y endormir.

 

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Le lendemain, Gigi se leva très tôt. Pour une fois, avant le lever du soleil. Elle rejoignit le fantôme.

« Alors Jan, prêt pour cet exercice ?

— Vous êtes déjà réveillée ! Eh bien oui, je suis prêt, allons-y. » répondit-il, tout de même inquiet de ce qui l’attendait.

La sorcière lui fit signe de la suivre et il s’exécuta. Elle s’assit dans le couloir, par terre, en face de l’escalier. Il l’interrogea du regard pour être sûr qu’il devait en faire de même. Elle hocha la tête.

« Voilà ce qu’on va faire. Le jour va doucement se lever et on va rester là dans le silence pour écouter les changements de bruit.

— Très bien. Vous aviez fait ça dans l’autre sens, vous ?

— Exactement, j’étais restée immobile dans mon couloir, jusqu’à ce qu’il fasse complètement nuit. Découvrir les sons de l’extérieur et ceux de la maison. On peut même le faire encore plus tard dans la nuit ou, pour toi, dans la journée. On est moins vulnérable que dans son lit et plus attentif pour enregistrer les différents sons. »

Le duo silencieux resta dans le couloir pendant plus d’une heure. Tout était si paisible. Jan écoutait les bruits de la journée apparaître. Aussi, il n’aurait jamais pensé s’asseoir aux côtés d’une sorcière et s’y sentir si serein. Comme quoi, parfois on se fait des idées pour rien, pensa-t-il.

 

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Ce fut le gargouillement du ventre de Gigi qui interrompit leur méditation.

« Bon, c’est pas tout, mais va falloir que je mange. Vous avez compris le principe ?

— Tout à fait ! Merci pour votre aide. »

Gigi lui sourit puis se leva, en craquant de toutes les articulations et partit préparer son petit-déjeuner. Il la suivit.

« Vous n’allez pas vous coucher ? lui demanda la sorcière.

— J’avais encore une question. L’autre soir, vous avez ouvert un coffre, une lumière dorée en est sortie. J’aurais bien aimé savoir ce que c’était, ça a rendu l’atmosphère si chaleureuse d’un coup. »

L’affamée fit volte-face et monta dans sa chambre, suivie par le fantôme. Elle posa le coffre sur le lit et l’ouvrit. A l’intérieur s’y trouvait plusieurs objets mais le premier qui attira le regard du fantôme fut celui qui contenait la lumière dorée. Un galet de verre transparent dans lequel flottaient des paillettes dorées. Jan prit l’objet en main. Dans ses yeux se reflétèrent les brillants. Il leva un regard émerveillé vers la sorcière.

« Vous pouvez l’avoir, dit-elle.

— Mais vous ?

— J’irais en racheter une chez la veilleuse.

— La veilleuse ?

— Oui, celle qui crée… les veilleuses. On croit toujours qu’il n’y a que les enfants qui en ont, mais la veilleuse a du job pour tous les âges, croyez-moi.

— Et tous ces autres objets ?

— Ça c’est un petit bout de tissu qui a l’odeur de ma bonne copine Séraphine, ici c’est un petit totem qui me rappelle les vacances et là c’est mon petit cactus. C’est mon coffret anti… anti-peur, admit-elle. Ce sont des objets qui permettent de redescendre sur terre pour annuler les peurs imaginaires et qui en même temps vous transporte ailleurs. Je vis seule et comme je suis à la recherche d’une nouvelle maison, je me suis concocté ce coffre, le temps de m’acclimater à mon prochain lieu de vie. »

 

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Le fantôme resta avec elle le temps de son petit-déjeuner. Ils se racontèrent leurs vies. Ce fut un moment agréable. Ils savaient tous deux qu’il était venu le moment pour la sorcière de quitter la maison. Évidemment, ils auraient pu être bons colocataires s’ils avaient eu le même rythme veille-sommeil. Seulement, ce n’était pas le cas. Et comment vivre avec quelqu’un qui fait du bruit pendant que l’autre dort ?

Ils se dirent alors au revoir avant que le fantôme n’aille au lit. La sorcière fit ensuite ses bagages et repartit en quête de sa future maison. Son petit coffret anti-peur toujours dans ses affaires, agrémenté cette fois d’un souvenir de Jan. Un sac en tissu rempli avec des grains qu’ils avaient ramassé sur le sol du cellier et qu’elle malaxerait pour calmer sa colère si un fantôme venait à nouveau troubler ses nuits.

 

Fin


***

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